Rencontre Sauvage

Tamma

Près de l’entrée de la tour, alors que le soleil périclitait à l’horizon et que les oiseaux accompagnaient le chant de la marée qui venait se rompre contre les falaises. Sorti d’un coin du bâtiment une étrange créature. Ombre grotesque qui se découpe à contre-jour. L'animal vit sa vie, insouciante et visiblement occupée, une chose pendouillant dans sa bouche.

Puis elle aperçoit Ambre et se retourne, prête à bondir à son opposée pour fuir un danger potentielle. La bête s’approche à pas de loup, sa crinière n’est en réalité qu’une chevelure rousse hirsute d’une petite fille sale.

Elle se déplace à 4 pattes dans des vêtements relativement propres, on prend soin d’elle mais elle ne le rend pas à sa tunique qui est couverte de boue et de sang, sang qui provient certainement du gros rat qu’elle tient fermement entre ses dents.

Si la créature est humaine, la fillette n’en reste pas moins sauvage et chasseuse. Elle continue de s’approcher doucement d’Ambre, moins farouche qu’a l’accoutumée, elle avait compris que les gens de la tour n’étaient pas un danger pour elle, même si elle devait rester méfiante envers les inconnus.

Mais comment ne plus être un inconnu si on ne fait pas le premier pas? Alors elle s’arrête à quelques mètres de la jeune femme et s’assied sur ses fesses comme le ferait un chien. Elle ouvre sa gueule ensanglantée et fait tomber le rat qui devait faire trois bons kilos.

La proie gémit, toujours vivante, mais trop exsangue que pour pouvoir fuir à nouveau. Tamma met sa main dessus pour s’en assure, main fermée pour ressembler à une patte et qui est orné d’un bracelet en plastique indiquant : TAM.Ma.

Elle pousse le rat en offrande a Ambre et tout en se tapotant la poitrine dit d’une voix claire et ridiculement articulée.

-Tam-ma

Ambre

Assise dos contre la pierre et jambes étendues devant elle, Ambre chantonnait à demi voix. Difficile sur ce ton de jauger de la qualité du chant en lui même. Seule l'intonation sereine est discernable de ces presque-murmures. Elle est accompagné en fond par un très faible grésillement régulier s'échappant de la radio posée sur sa cuisse gauche.

Les yeux clos et la tête légèrement tombée en arrière, elle hoche a peine du chef au rythme du chant. Dans un premier temps, la petite blonde ne remarque pas du tout la présence de la sauvage. Son attention certainement trop focalisée sur la musique retentissant en interne.

Cependant, à l'approche de la gamine, un sursaut l'extirpera à ses songes. Brusque mais court, elle s'immobilisera la seconde suivant, prunelles bleus arctiques fixés sur la rousse. Ambre juge son vis à vis sans un mot dire ; son chant a cessé depuis l'approche de la petite.

Fidèle à elle même, son visage bien que crispé dans un premier temps ne tarde pas à regagner cette allure serein et presque joueur, un rien hautain. Un fin sourire viendra même compléter le tableau une fois que la blondinette aura pu aviser du comportement de sa semblable.

C'est d'une voix toute aussi posée qu'elle s'adresse à Tamma, une main contre sa propre poitrine, pédagogue dans sa démarche. Ses mouvements son reptiliens ; jaugés et pragmatiques.

"-Ambre. Am-bre. Ambre."

Sa prononciation est une première fois classique. Une seconde fois décortiquée puis une dernière fois lente et articulée avec exagération pour s'assurer que l'étrange fillette qui se présente à elle comprenne.

Dans un second temps, son regard glisse lentement vers le pauvre animal. C'est sans considérer longtemps davantage la créature qu'elle revient à Tamma. Elle la désigne de l'index, sans se presser.

"-Tamma ?"

Tamma

La gamine sourit et se redresse légèrement pour être plus proche du visage de la jeune fille, elle fait même quelques petits bons en avant pour s’en rapprocher instinctivement. La tête de la petite penche sur le côté et elle regarde les lèvres de la blonde bouger. Par mimétisme, elle reproduit les mouvements de sa bouche.

Les yeux de la gamines sont grands ouverts brillant d’un éclat grenat, la curiosité et l’excitation peut facilement si lire. Mais quelque chose la dérange et avant de reprendre, continue à faire tourner le nom dans sa petite caboche couvert de poux.

-Ambwe ! Am bwe…

La gamine s’énerve quelque peu et se tourne sur elle-même avant de reprendre.

-Ambwe !

Impossible de reproduire le son exacte et visiblement ça la fâche, on devine sous la crasse qu’elle rougit mais impossible de dire si c’est l’énervement ou la honte qui colore ainsi ses joues de pourpre.

Elle pose rapidement son regard sur le rat puis intriguée replonge dans les yeux glaces de la demoiselle. Elle se tapote la poitrine et répète.

-Tamma !

Puis posant la même main sur sa pauvre proie agonisante.

-Hadan !

Elle reprend la créature et d’un coup de dent bien senti lui arrache la tête avant de la recracher mollement devant ses pieds. Sa bouche dégouline du précieux liquide et elle se lèche les babines avant de tendre l’animal, bien mort à présent, a la blonde.

-Ambwe !

Elle se tend tout en gardant trois pattes sur le sol, une petite flaque pourpre devant elle.

Ambre

La blondinette évite de se montrer trop reculer à l'approche de Tamma, mais tâche de tout de même garder une certaine distance de sécurité. Elle reste légèrement souriante , soutenant le regard de la petite rousse sans broncher n'y s'étonner de son comportement pourtant anodin.

Il va sans dire qu'elle n'est sûrement pas plus à l'aise qu'une autre dans cette situation. Mais elle joue plutôt bien le jeu de celle que ça ne perturbe pas.

Son sourire s'affine pour se faire accueillant lorsque la petite insiste pour prononcer son nom et s'agace d'elle même. Ou quoi que ce soit d'autre, allez savoir.

Sans mouvement brusques, Ambre répond au comportement de l'enfant pour lui montrer qu'elle est réceptive à cette tentative de communication. Après elle, Ambre désigne Tamma tout en prononçant clairement :

"-Tamma."

Puis, en déposant doucement sa main contre sa poitrine :

"-Ambre."

Enfin, elle adopte un ton interrogatif tout en montrant d'un geste de la main le rat sans s'en approcher pour autant.

"-Hadan ?"

Tout en prononçant ces mots, elle tapote légèrement son estomac en secouant la tête, pour lui faire comprendre qu'elle est repue. Ce n'est pas vraiment le cas mais elle n'est sûrement pas suffisamment affamée pour oser ne serait-ce que mordre là dedans.

Elle mime donc cette sensation de satiété par une mimique qui parle d'elle même accompagnée d'un mouvement de la main vers son ventre, comme s'il était gonflé.

Tamma

La gamine se marre, visiblement elle comprend que Ambre nome le rat Hadan et cela l’amuse beaucoup. La gamine a une rire cristallin et naturelle, nullement forcé ni modifié pour sembler autre. Un vrai rire authentique de petite fille espiègle et joyeuse.

Mais elle se rend bien compte que le rat n’est pas un cadeau qui fait plaisir… Elle ne comprend pas trop pourtant, c’est sa chasse et généreusement elle veut bien l’offrir pour qu’Ambre n’ait pas à le faire. Du coup le rat du nom Hadan plonge la tête la première dans le sac, enfin si il lui en restait une du moins.

Tamma s’essuie la bouche avec le bas de la tunique qu’elle porte, étalant du sang sur un vêtement surement lavé avec amour par une tierce personne. Elle était comme ça la gamine, sale et absolument pas à cheval sur l’hygiène. D’ailleurs, plus elle s’approche et plus on peut percevoir un doux fumet de poney, pour le dire avec tact.

D’ailleurs sans réellement demander son avis à la jeune demoiselle, Tamma s’approche, la gardant fixe du regard, beaucoup moins sympathique depuis qu’elle a pliée les coude pour se retrouve face au sol. Elle s’en approche et si Ambre ne prend pas peur, vient simplement renifler l’odeur de ses chaussures.

Faire connaissance et en apprendre plus sur la personne qu’elle rencontre. Ne sachant pas parler, son moyen de communication ne peut être qu’olfactif et elle à une bonne mémoire dans ce domaine. Visiblement, l’odeur qu’elle perçoit autour de la blonde lui plait et elle se remet à sourire.

-Lo ! Lo ?

Tamma tend sa main en direction d’Ambre, main qui en plus d’être sale et couverte de sang comme on s’en doute, est étrangement ouverte. Comme si ses doigts ne pouvaient plus se tendre à force de marcher sur ses phalanges. Mais en toute bonne foi, la gamine l’invite à la suivre, lui donnant la main ou pas. Et elle se met en route, vérifiant bien sur si la demoiselle avait bien pris soin d’emboiter son pas voir sa main.

Ambre

Ambre sera restée immobile à l'approche de la gamine sans trop comprendre pour autant pourquoi celle ci se met à rire. Elle ne sait même pas elle même ce que signifie initialement "Hadan" et ne s'en soucie guère.

Bien qu'elle travaille sur ses réactions afin de ne pas afficher un excès de dégoût ni de fébrilité, la jeune femme est trahie par certains rictus lorsque l'odeur que porte la gamine se porte à ses narines. Non pas qu'elle ne soit pas habituée à la crasse ; elle sortait tout juste des égouts. Mais elle n'était habituée qu'a la sienne, malheureusement.

C'est sans un mot dire qu'Ambre se relève lentement. Mains glissées sous son vêtement e temps d'en sortir un foulard en tissu gris préservé de la saleté qu'elle noue autour du bas de son visage tout en rabaissant sa capuche sur sa tête. Elle plonge ensuite les mains dans ses poches puis hoche la tête pour la gamine.

"-J'te suis."

Ces mots s'accompagnent par le mouvement ; sans lui prendre la main, elle lui emboîte le pas, aux aguets.

Liazue était mal à l'aise dans cette cité nommée Ascension. Elle se sentait comme une fourmis dans un univers qui grouillait bien trop différemment du sien. De plus Le Limier qui avait fait route avec eux venait de se suicider sans un mot contre les forces défensives du lieu. Elle n'avait rien voulu faire paraître pour ne pas effrayer Tamma, mais l'angoisse lui nouait les entrailles.

Elle était justement en train de chercher la gamine, commençant sérieusement à s'inquiéter de sa trop longue disparition de son champ de vision. Elle marchait d'un pas rapide dans la ville tout en jetant des regards inquiets.

Elle se décida pour ressortir et voir si la gamine n'était pas allée flairer une odeur à l'extérieur. Elle se mit à courir craignant le pire jusqu'au moment où elle vit deux silhouette dans le paysage.....

La gamine ne fait pas attention au manège d'Ambre vis à vis de son odeur. Beaucoup d'humain semblait faire ça en sa présence et elle en venait à se demander si ce n’était pas culturel ou quelque chose en rapport avec la mode bad-ass post-apo.

Tamma se déplace sur ses 4 membres, les genoux pliés et les doigts rétractés. Une vraie petite Tarzan du désert. Comme escompté elle n’est pas super bavarde, elle parle visiblement pas français et c'est à se demander si elle parle réellement. Mais elle s'en tête et répète le nom en boucle, s’entraînant à le dire correctement.

-Amble... Ambbe... Ambhe...

Elle se met à renifler l’air, visiblement à la recherche de quelque chose ou de quelqu’un. Elle se dresse même, gardant les jambes arquées, pas super à l’aise en mode bipède. La gamine est quand même grande, elle fait son mètre 45 et comme la blonde, elle est amaigri mais taillée. Des muscles puissants surtout au niveau des cuisses et des bras.

L’odeur lui indique la direction et les chemins se croisent, Liazue la cherche à son tour et l’espace d’un instant elles font demi-tour pour apercevoir la jeune fille aux cheveux blancs. La sauvageonne se met à courir ventre à terre et vient se jeter dans ses jambes pour s’y frotter en émettant un son proche du ronronnement mais beaucoup plus fort.

-Lia ! La gamine montre la nouvelle arrivée qu’elle affectionne.

-Amble ! La voilà qui indique la blonde du doigt.

Ça devait être des présentations, en tout cas elle était heureuse accrochée à la robe de la métisse en regardant de ses yeux espiègles Ambre.

OUF !
Quel soulagement que d'avoir retrouvé la gamine.
Ce n'était pas tout de faire des promesses et de ne pas réussir à les tenir.
Même si Tamma avait su survivre sans elle, depuis qu'elles s'étaient trouvées dans les tunnels Liazue se sentait à présent responsable de la sauvageonne.

Elle passa sa main dans la tignasse de tigresse comme pour se rassurer de l'avoir à ses cotés, puis écouta les syllabes prononcées par la petite.

Son regard en amande se posa dès lors sur la nouvelle venue, un petit sourire de politesse sur son visage de porcelaine elle répondit de sa voix douce :



Elle observait Tamma d'un regard affectueux, jouant machinalement avec une mèche crêpée de la petite.


Puis elle se tut, par politesse ne voulant pas paraître de trop curieuse ou intrusive avec le passé de la demoiselle.

Plantée à quelques mètres du duo, les bras croisés, Ambre détaille du regard la nouvelle venue qui se révèlerait donc être un genre de mère adoptive pour la petite sauvageonne. La jeune femme reste silencieuse quelques instants, juste le temps d'un blocage au niveau des yeux de sa nouvelle interlocutrice, puis elle prend finalement la parole d'un ton calme et serein, neutre.

"-Ambre, oui. Je suis nouvelle par ici, moi aussi. Et j'étais il y a de cela peu de temps encore dans les sous terrains."

Une pause, un silence. Un regard jeté brièvement sur les alentours avant de revenir se scruter sur cette paire étrange.

"-En réalité, vous n'devriez pas vous fier à ça. Il m'a suffit d'être sympathique pour qu'elle m'accepte. Et je ne suis pas sûre que ça nécessite un effort démesuré...

En revanche, je doute qu'il y ait de mauvaises personnes ici. Des personnalités différentes, oui. Des plus faciles que d'autres. On le découvrira assez tôt."


(Je pensais à une chose ; on pourrait mettre un message qui synthétise les grandes lignes de ce RP sur le forum de l'ascension. Ca permettrait à des gens de nous rejoindre)

Liazue fixa Tamma, puis Ambre et lui répondit toujours avec gentillesse :

Un coup d'oeil sur la sauvageonne, un sourire sur le visage elle poursuit :

Le cri d'une mouette résonna au loin, la métisse se retourna et observa avec envie l'onde bleu de la mer.

Elle sourit et répondit :

"oui par la suite je l'emmènerai vers la plage, mais elle craint l'eau, j'espère qu'elle prendra confiance et viendra sur le bord.
J'aimerai pouvoir rester assise et regarder les flots, sous un halo lunaire, durant de longues heures qui fileraient vers l'infini..."

Alors qu'elle parlait, des larmes montèrent lentement à ses yeux, elle aurait voulu s'évader, retrouver un semblant de vie, de cette vie d'avant, simple.

Elle chassa d'un revers de main rapide l'humidité dans ses yeux couleurs de pluie, afficha un sourire pour la petite sauvageonne et lui dit :

"je vais vite revenir, d'accord ma chérie, ne te fais pas de souci."